De l’influence des camarades à la chirurgie plastique : pourquoi de plus en plus d’adolescents optent pour la chirurgie esthétique ?
Les jeunes veulent être acceptés socialement, en particulier par leurs pairs, et l’image corporelle joue un grand rôle dans leur perception d’eux-mêmes.
Dr Elia traite beaucoup de jeunes gens, garçons et filles, qui sont préoccupés par leur nez.
Certains ont de beaux visages, mais ils ne sont pas satisfaits de la taille ou de la forme de leur nez. Dans certains cas, ils veulent se faire opérer pour corriger un nez qui a été « cassé » ou régler des problèmes respiratoires.
De plus en plus d’adolescents envisagent de subir une chirurgie plastique. Il est important de modérer les attentes.
Sur le plan strictement technique, la chirurgie esthétique n’est pas plus à risque chez le jeune patient que chez le sujet adulte. Tout dépend de la bonne indication.
Cependant la chirurgie ne cible que des « problèmes chirurgicaux », il faut distinguer « complexe » et « dépression », savoir dépister une pathologie psychologique sous-jacente ou comprendre que la chirurgie est un appel pour un autre problème.
Si l’art chirurgical nécessite un réel savoir-faire, il ne donnera de bon résultat que si l’indication est bien posée.
Quelques chiffres
Selon l’American Society for Aesthetic Plastic Surgery, plus de 67 870 interventions esthétiques ont été pratiquées en 2017 sur des jeunes de 13 à 19 ans aux États-Unis (ils sont 74 millions)
On peut comparer ce chiffre avec le total de 3,3 millions d’opérations de chirurgie esthétique par an, toujours aux Etats-Unis et aux 511000 pratiquées en France.
En France, il n’existe pour l’instant aucune statistique concernant les moins de 18 ans. Mais les praticiens de l’Hexagone sont formels : la tendance est la même qu’aux Etats-Unis, où le phénomène est reconnu.
C’est indéniablement le signe que le recours à la chirurgie esthétique qui se banalise de plus en plus chez les adultes conquiert également les plus jeunes et notamment sans surprise, aux États-Unis qui ont toujours le 1er rang en matière de nombre d’actes de chirurgie esthétique dans le monde.
La chirurgie esthétique des adolescents deviendrait-elle un fait banal et faut-il l’encourager ou au contraire freiner l’enthousiasme de certains jeunes prêts à la transformation d’une partie ou tout de leur physique ?
L’avis du Dr André Elia
Le regard des autres adolescents a une réelle importance ainsi que tout naturellement le désir de plaire.
Le Dr Elia s’est interrogé devant cette demande des jeunes croissantes à sa consultation.
Fallait-il accéder à toutes les demandes ? Faut-il en refuser certaines ? Et pour quelles raisons doit-il refuser ces jeunes patients à sa consultation ?
Il faut savoir en premier lieu que le cerveau des adolescents est immature. Il ne sera complètement développé que vers l’âge de 18-20 ans et parfois plus.
Par contre, la maturation hormonale débute dès l’âge de 12 ans.
Il y a donc un décalage entre maturation hormonale qui pousse à la prise de risques, à la volonté de découvrir ce qui est inconnu et la maturation du cortex frontal qui est le lieu de la réflexion.
L’adolescent peut ainsi être conduit à désirer un changement dans son physique sans réfléchir aux conséquences immédiates et tardives que cela peut impliquer.
Il peut faire une demande de chirurgie esthétique par esprit de soumission aux pressions du groupe (copains ou médias, telle personnalité people fait refaire ses lèvres ou ses seins, et aussi le nez,…)
Le fait que les adolescents sont à la recherche de leur personnalité, qu’ils ne sont pas sûrs d’eux-mêmes, bref, les aspects bien connus des caractères adolescents peuvent les amener à une demande de chirurgie esthétique, tout comme certains se font tatouer le corps et le regrettent ensuite.
On estime qu’un âge de 18 ans est un âge convenable pour dire que les modifications physiques de l’adolescence sont terminées.
Par contre, une otoplastie demandée personnellement par un enfant, même jeune, doit être acceptée et effectuée. Parfois ne pas opérer un enfant de ses oreilles décollées, peut le mettre en grande difficulté. L’oreille atteint sa forme définitive à l’âge de 7 ans.
Certaines opérations, telle une rhinoplastie ou une augmentation mammaire effectuées alors que le corps n’a pas terminé sa croissance sont à éviter.
Quand opérer un adolescent ?
C’est au cas par cas, et selon le motif.
Tout d’abord ne pas sous estimer la demande de l’adolescent. L’adolescent n’est « idiot », il a le droit d’être perturbé par une disgrâce physique, et souvent exprime parfaitement la gêne.
« J’accepte d’opérer quand il s‘agit d’un défaut physique majeur qui requiert de manière manifeste sa suppression ou amélioration, ou d’un défaut modéré mais réel et qui provoque une souffrance psychologique persistante chez l’adolescent(e) »
Les opérations les plus demandées concernent les seins, le nez, les oreilles…
Par sa spécialité, le Dr Elia opère beaucoup des adolescents des oreilles décollées et du nez. Il est un spécialiste du visage.
« La demande de la rhinoplastie est importante. Une personne gênée par son nez à l’adolescence, finira par se faire opérer, même à la quarantaine», nous confie le Dr Elia.
La rhinoplastie vise à améliorer l’aspect inesthétique de certains nez (bosse, narines épatées, manque ou excès de projection) ou une déviation de la cloison provoquant une gêne fonctionnelle.
C’est un gros sujet de souffrance chez les jeunes, qui arrivent très complexés à la consultation du DR ELIA.
La rhinoplastie se pratique une fois la croissance terminée : à partir de 16-17 ans environ chez les filles et de 17-18 ans environ chez les garçons.
Le Dr Elia opère beaucoup de jeunes enfants des oreilles décollées.
C’est une opération très demandée, appelée otoplastie, et qui est souvent réalisée dès lors de l’enfance (à partir de 7-8 ans) ou lors de l’adolescent(e)s.
Cette intervention agit sur les oreilles décollées et permet d’éviter bien des moqueries traumatisantes durant la vie scolaire.
La conclusion du Docteur Elia
D’après l expérience du Dr Elia, il peut dire que plusieurs adolescents sortent de leur coquille après une chirurgie esthétique. La maturité joue un rôle majeur dans l’ensemble du processus chirurgical. Donc parfois il ne faut pas hésiter !!
Le plus grand risque auquel est confronté le Dr Elia, c’est la possibilité de ne pas combler les attentes du patient.
« Les adolescents et leurs parents doivent avoir des attentes réalistes face à ce que moi, en tant que chirurgien, je peux faire.
Nous ne pouvons pas toujours arriver à ce que tout soit parfait. Si le patient n’arrive pas à comprendre cela, nous allons droit au-devant d’une complication ».
Si le Dr Elia rencontre un patient dont les attentes lui semblent irréalistes, il refuse généralement de pratiquer la chirurgie, de l’accompagner dans un projet dont le bénéfice semble trop hasardeux.
Dans l’intérêt du patient, il faut savoir de dire NON, et expliquer au mieux le pourquoi.
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